J’ai eu bien de la peine à dormir cette nuit.
La cause en était le bruit de vos trépignements impatients, de vos murmures pressants, de votre attente énervée de la réponse que je devais vous apporter sur l’énigme picturale que je vous proposai hier, et que je percevais au-delà du temps et de l’espace.
Et ce grand espace blanc, laissé quasi vide, là, sous le billet qui vous interrogeait, je vois bien que ce sont vos bouchez bées, vos yeux écarquillés, vos esprits désertés par toute autre pensée: que peut bien représenter cette image mystérieuse?
Seuls le Héros et Christiane (un jour je vous parlerai d'elle) ont osé passer outre leur timidité et leur effarement conjugués.
Aaahhh !... Que c’est bon de sentir son emprise sur la multitude hagarde ! Que c’est bon aussi cette impatience bouillonnante ! Quel plaisir vivifiant que d’imaginer derrière son écran le grouillement des esprits en quête de savoir !....
Or, de vous savoir ainsi en alerte et dans l’attente du dévoilement du mystère exposé par ce reflet d’une réalité déformée, bien involontairement, par l’objectif de l’appareil qui ne l’est semble-t-il pas, de vous savoir, disais-je, dans cette attente brûlante, mon sommeil en fut perturbé.
C’est pourquoi, à peine éveillée, je m’empresse de satisfaire à votre curiosité intellectuelle sans faille et sans fin.
Non, ce n’est pas un feu d’artifice tiré sur la plage de Dunkerque par des amateurs un soir de nouvel an.
(Hep ! On ne rit pas la Dunkerquoise !)
Non, ce n’est pas l’image révélatrice du nuage de soufre au bout de son cheminement entre le littoral et la capitale de région.
Non, ce n’est pas un plateau rempli d’une nouvelle sorte de cupcakes.
Non, ce n'est pas l'image subliminale des neurones du Héros.
Non, lecteur.
Cette image, tu vas le découvrir très vite, raconte une histoire, qui commence comme un conte de fée….
(Tu vois, là, un rien de musique eût été bienvenu. Mais tu te doutes, lecteur, que si je me sers d’un appareil photo aussi bien, il ne faut pas attendre que je sache, en plus, intégrer un fond musical !! Pis quoi encore ? Des petits gâteaux pour grignoter pendant la lecture ? Allez, continue au lieu de critiquer
La lune ce soir-là était pleine.
Au-dessus du monument municipal - dédié au culte des corps à la recherche des plaisirs aquatiques utérins oubliés ; où l’admirable H2O est mêlée à l’infâme Cl, capable dans sa force toxique de verdir les cheveux pâles et blanchir les peaux les plus sombres ; où traînent les traîtres verrues plantaires et autres redoutables mycoses – une lune magnifique, et pleine donc, étalait son argent poli sur le velours noir d’un ciel citadin.
Forte d’un appareil numérique capable de faire presque seul des photos parfaitement nettes, je pointais mon objectif à la fenêtre de ma cuisine.
J’avais choisi d’opter, afin d’obtenir l’image rêvée, sur « scène » puis sur « paysage de nuit ».
Oui, lecteur, il faut parfois passer par ces détours sans grâce, vulgaires et indignes de la technologie pour aboutir à la poésie pure.
Je m’y résignais donc en effectuant les choix que je viens de révéler.
Mais vois-tu, lecteur, contrairement au technicien qui cherche à connaître ton moi intérieur, ta richesse pulmonaire ou ta déficience cardiaque, nul ne vint me dire : « ne respirez plus » suivi de la délivrante injonction «vous pouvez respirer ».
Nul ne se présenta pour m’expliquer clairement que, la nuit, tout comme notre pupille se dilate presqu’à l’infini dans le but de capter le moindre éclat lumineux qui enrichira une vision qui est, pour le moins, peu nyctalope, de la même manière, l’objet sans âme, mais avec pile au lithium, doit, pendant que je bloque le mien, ouvrir grand et longtemps son diaphragme, non pour respirer, mais pour fixer l’image que je vise.
Nul ne vint à mes côtés pour me souffler qu’il serait heureux de poser mes bras, voire mon corps dans son entier, sur un support solide afin que pas le moindre frémissement ne vint mettre en péril l’image que je voulais fixer sur le truc qui remplace la pellicule.
Je visais l’astre de la nuit dans sa plénitude et déclenchais la prise de vue.
Un véritable séisme se produisit dans le sensible appareil.
Oui, lecteur, tu peux enfin lire l’image et l’interpréter dans sa vérité :
C’est bien l’image nocturne du toit de la piscine municipale, celle juste en face de chez moi, mais où je ne mets jamais les pieds, ni les reste d’ailleurs, auréolée des lumières de son parking, et surmontée de la pleine lune.
Laquelle était la seule visée bien sûr….
mercredi 25 mars 2009
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Alors là, j'aurais jamais trouvé ... jamais !
RépondreSupprimerEt la dunkerquoise, tu sais ce qu'elle te dit, entre les feux d'artifice et le soufre, hein ??? !
Avoue que les feux d'artifice de ce nouvel an nous ont laissées... Pantoises?
RépondreSupprimerHoulala... mais c'est qu'il faut nous laisser un peu de temps. Hier, moi, je n'étais pas en état de faire marcher mes neurones, tu sais!
RépondreSupprimerDécidément j'adore ton style !
RépondreSupprimerA très bientôt !
@ Tarnouille: Oh oui! Encore, encore!!! J'adore les compliments... Je peux en avoir encore une tranche? ;)
RépondreSupprimerMerci la Tarnouille!