jeudi 12 mars 2009

Téléphone maison


Le téléphone est une merveilleuse invention.

Quelle que soit la distance, vous avez au creux de l’oreille la voix de ceux que vous aimez.

Parfois vous pouvez aussi avoir la voix… d’un(e) inconnu(e).

Le plus souvent, une vois suave demande : « Pourrais-je parler à Madame H… ? » à quoi je réponds alors: « c’est moi-même».

La voix devient alors mécanique et se lance dans un discours lu sur écran qui donne à peu près ceci :
« Bonjour Madame H. Tout d’abord, laissez-moi me présenter (vous notez l’impératif : la voix a déjà peur de se faire raccrocher au nez !). Laura (ou Karine, ou Julien, ou n’importe quel prénom) de la société Machintruc. Je me permets de vous appeler pour attirer votre attention sur…. Blablabla blablabla…».

Comme je suis bien élevée, j’attends qu’elle (il) reprenne sa respiration pour m’immiscer dans son laïus et affirmer que « non merci, ça ne m’intéresse pas ».

Il arrive que la voix suave, et féminine, demande : « Suis-je bien chez Monsieur H… ? »

Je ne suis pas jalouse, juste méfiante, aussi ma voix est-elle un rien mordante quand je réponds « oui, c’est pourquoi ? »

Si la voix insiste en demandant à parler à Monsieur H… lui-même, je rétorque alors « c’est à quel sujet ? » signifiant ainsi « c’est un homme important qu’on ne dérange pas aussi facilement et il va vous falloir une bonne raison Mademoiselle pour que je vous le passe ! »

Je ne suis pas jalouse. Prudente.

« Vous êtes peut-être son épouse ? » et sans attendre ma réponse « Bonjour Madame H. Tout d’abord, laissez-moi me présenter : Laura (ou Karine, ou Julien, ou n’importe quel prénom) de la société Machintruc. Je me permets de vous appeler pour attirer votre attention sur…. Blablabla blablabla…».

Voila le cas le plus fréquent.

Il y a aussi l’appel que j’ai reçu un soir.

22h30. Le portable sonne. Un peu inquiète (non, je ne m’inquiète pas pour rien : je suis la mère de 3 enfants et la grand-mère de 2 petits enfants), je bondis sur l’objet.

Je lance un « Allô oui ?... » un rien tremblotant.

La voix masculine, à l’autre bout, affirme : « Assiata ? » sans hésitation. Ce n’est pas la question du type qui ne reconnaît pas la voix et qui demande si c’est bien Assiata. Non ! Il affirme, fermement.

« Vous vous êtes trompé de numéro, Monsieur » est ma réponse polie. Je le répète : je suis bien élevée.

L’autre bout du fil crie presque : « Assiata ! » Et je répète clairement: « Non, Monsieur, vous vous êtes trompé de numéro !»

Après une petite seconde de silence, l’appeleur affirme alors : « pourtant je suis sûr que j’ai le numéro d’Assiata ! »

Le ton est irrité, impatient, quelque peu menaçant aussi.

Avant de raccrocher je réponds : « ben non, vous n’avez pas le numéro d’Assiata !»

Je pense que la belle Assiata a dû se faire eng**ler pour n’avoir pas répondu au téléphone ce soir-là. Je crains aussi que son interlocuteur soit un gros bourrin, un mâle sûr de sa force et de son bon droit….

Exceptionnellement, j’ai mis mon portable sur silencieux pour le reste de la nuit…

Le téléphone est une merveilleuse invention.

2 commentaires:

  1. Je te conseille de suivre le séminaire de mon homme : "Comment décourager les télédémarcheurs".

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  2. Oui! Je me souviens avoir lu des billets où tu racontais... Je ne suis pas douée avec eux: je les plains et ils m'agacent en même temps. Mais si le stage est inscrit au PAF, pourquoi pas! ;)

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